Les fêtes de fin d’année sont de retour !
La maison est sens dessus-dessous, les enfants trépignent, les adultes courent partout…
La famille s’agrandit, les invités vont et viennent, les portes s’ouvrent et se referment, l’agitation de la maison s’accroit.
Et le chien ? Où est le chien ? Que fait le chien ?
Il est bien là, le loulou.
A chercher sa place dans ce remue-ménage qui bouleverse ses repères,
A tenter de rester zen,
A ne rien comprendre à ce qui se passe…
Attention à ne pas négliger le stress du chien à cette période
Le chien, tout comme l’humain d’ailleurs, est un être d’habitudes.
Changer une routine est toujours source de stress.
Ce stress peut d’ailleurs être positif. Ainsi quand nos enfants n’en peuvent plus d’attendre Noël, ils sont dans un gros stress. Positif certes mais remarquez-en les manifestations : impatience, pleurs faciles, refus d’obéissance, excitation…
Et pour notre poilu, les changements liés à ces émotions festives risquent fort de ne pas être très agréables.
La mise en place des émotions négatives : on campe le décor
1er décembre : allez, on « fait » le sapin !
Et voilà la petite famille joyeusement regroupée autour des décorations, des guirlandes, des boules.
Les enfants s’excitent : tout le monde donne son avis, on allume les guirlandes clignotantes, on éteint la lumière : Whaooh 💥!!!
Snoopy ne veut pas être en reste. La bonne humeur est contagieuse. Le voilà donc qui aboie joyeusement, qui saute, qui donne des petits coups de truffe dans les branches du sapin.
Stop ! Ce chien est vraiment pénible ! On le réprimande, on l’envoie dehors 😢.
Ce joyeux moment débouchera donc sur quelque chose de désagréable pour votre compagnon et son émotion positive du début, se changera en stress négatif.
Violation de territoire et autres sensations désagréables
La famille arrive ; joie des retrouvailles, bruit, agitation.
On s’organise : qui va faire les courses ? que reste-t-il à acheter ou à prévoir ? On va et on vient. Les enfants sont dans une attente de plus en plus fébrile. Les soirées s’étirent…
Plus trop de temps pour penser à Snoopy qui va de l’un à l’autre quémandant attention, jeux ou balades.
Il n’est pas délaissé bien sûr mais la disponibilité est moindre.
Là encore ses éventuelles manifestations de joie sont parfois accueillies avec agacement.
Or si vous êtes chez vous, le chien aussi est chez lui.
Imaginez que des gens se mettent à entrer et sortir de votre foyer sans rien vous demander, de jour ou de nuit. Certains se permettent même de venir vous tirer de votre lit au prétexte de vous gratter le crâne, d’autres bougent vos meubles à leur convenance. Et si vous protestez, oust, dehors !
Oui, c’est caricatural mais néanmoins essayons de nous mettre à la place du chien dont le territoire familier est brutalement envahi.
Nouvelles personnes, nouvelles odeurs, agitation, cris, rires…
Bien sûr, de telles circonstances peuvent exister à différents moments de l’année : pendant les vacances, lors d’une célébration familiale, à l’arrivée d’invités etc.
Cependant, la différence avec les fêtes de fin d’année est que celles-ci s’étalent sur plusieurs jours avec des petits retours à la normale puis une recrudescence d’agitation… De quoi être complètement déstabilisé !
D’ailleurs, certains chiens vivent tellement mal cette période de l’année que dès le sapin installé et les décorations mises en place, ils présentent déjà des signes d’inquiétude la plupart du temps inaperçus ou incompris.
Les risques associés au stress des fêtes de fin d’année
Que faisons-nous, nous humains lorsque nos émotions nous envahissent physiquement et psychiquement ? Nous tentons d’évacuer en en parlant, en allant courir, en écoutant de la musique, en prenant un bon bain. Ou bien nous avalons une ou deux pilules miracle 😊…
Que peut faire le chien soumis à ces mêmes émotions ? Ses humains, très occupés par les évènements ne sont guère disponibles et peuvent très bien ne même pas remarquer le malaise de leur petit compagnon.
La tension de Snoopy augmente donc puisqu’il n’a pas les moyens de la libérer. Ce stress finira par être visible dans ses comportements. Ou pas. Tout dépend de l’individu.
Certains chiens ne manifesteront pas d’inquiétude visible.
D’autres se sentiront en insécurité et l’exprimeront en se repliant sur eux-mêmes. D’autres encore perdront une partie de leur confiance en leurs humains et en leur environnement…
Le problème est qu’il n’y aura pas forcément de signes révélateurs de ce malaise de l’animal. C’est une évolution à bas bruit qui pourra (ou pas) être la source d’un changement comportemental bien après la période considérée et pour lequel on aura beaucoup de mal à expliquer l’origine.
Mais il existe deux catégories de risques bien identifiés et qui doivent être détaillées :
Les risques d’agression
Oui, vous êtes sûr(e) de votre chien. Il n’a jamais mordu et vous mettriez votre main à couper qu’il ne le fera jamais.
Mais dans les cas extrêmes, il peut atteindre son seuil de tolérance et présenter brusquement une réaction agressive qui ne lui ressemble pas.
Le seuil de tolérance est propre à chaque chien mais TOUS les chiens ont un seuil au-delà duquel ils vont réagir pour se soulager ou pour échapper à la pression.
Imaginez que votre chien est sensible aux cris, qu’il n’aime pas qu’on le serre dans les bras et qu’il ne supporte pas le chat.
Il pourra supporter ces 3 contraintes séparément avec plus ou moins de patience selon l’intensité de son inconfort.
Mais si des enfants crient à côté de lui et qu’un humain commence à lui faire un gros câlin et qu’à ce moment-là le chat traverse la pièce, Snoopy peut fort bien mordre pour décharger l’excès de tension provoqué par ce cumul de déclencheurs.
Il n’est pas coupable, il n’est pas méchant. Il ne pouvait pas faire autrement, c’est tout…
Un peu comme nous quand nous avons passé une très mauvaise journée et qu’une fois rentré à la maison, une toute petite contrariété nous fait exploser ou fondre en larmes. Réaction disproportionnée à l’incident mais qui est le fruit de toutes les tensions accumulées les heures précédentes.
Les risques de traumatisme
On sait qu’une mauvaise expérience peut transformer le comportement d’un chien.
Le chien associe et généralise vite les évènements qui lui procurent de la peur ou de la douleur.
Par exemple, on sait que beaucoup de chiens réactifs vis-à-vis de leurs congénères le sont à la suite d’une agression dont ils ont été victimes soit du fait d’un autre chien soit du fait de la simple présence d’un congénère à un moment douloureux.
Or, le risque de mauvaise expérience est plus fort dans ces périodes festives où on ne peut pas tout contrôler.
Par exemple, imaginons qu’un enfant tire sur la queue du chien et lui fasse mal. Même si le loulou ne réagit pas, vous pouvez dans quelque temps constater que votre chien s’est mis à craindre les enfants ou à leur grogner dessus…
La présence d’enfant se sera alors ajoutée à la liste des choses aversives pour votre animal.
Les risques de fugue
Chaque année, de nombreux chiens se perdent ou sont victimes d’accident suite à une fuite éperdue pour tenter d’échapper aux… bruits de pétards.
Eh oui, tout comme l’orage, la peur des feux d’artifice est très fréquente chez nos petits amis.
Certains pourront être tétanisés, trembler ou aller se cacher. D’autres vont chercher à s’enfuir, guidés par la panique.
Le premier conseil est d’anticiper
Si vous savez que votre loulou a peur, prenez les devants et entamez un travail de désensibilisation quelques semaines avant.
- Installez vous avec votre chien dans une pièce tranquille de la maison et diffusez un bruit de feu d’artifice sur un niveau très bas, presque inaudible.
- Observez votre chien. Il reste très détendu et ne manifeste aucune émotion ? Montez un peu le son. Il se tend, dresse les oreilles ou montre tout autre signe ? Stop, vous êtes sur la bonne base de départ
- Pendant que le son se diffuse, donnez à Snoopy d’excellentes friandises. Pas la croquette de base mais ce dont il raffole : poulet, fromage, knacki…
- Quand le son s’arrête, stoppez aussi la distribution
- Continuez ainsi jusqu’à ce que le chien soit bien détendu, heureux de la situation
- Augmentez alors très légèrement le niveau du son et recommencez
En procédant de la sorte, peu à peu, vous amènerez votre chien à modifier son état émotionnel lorsqu’il entendra les pétards ou l’orage. Ces bruits lui annonceront alors l’arrivée d’un moment très satisfaisant.
Ne cherchez pas à aller trop vite, prenez le temps nécessaire à votre ami.
Faites plusieurs petites séances plutôt que de longs entraînements dans lesquels vous perdrez tous les deux votre concentration.
Et si nécessaire, n’hésitez pas à vous faire aider par un professionnel canin, ce sera un beau cadeau que vous ferez à votre chien !
10 autres conseils pour protéger votre chien pendant les fêtes
Les propos ci-dessus peuvent vous sembler alarmants et ne reflètent pas une fatalité.
Heureusement, la plupart du temps, cette période de fin d’année se passe plutôt bien pour nos amis canins.
Les risques de mal-être de nos chiens ne sont cependant ni négligeables ni anodins.
Avouez que ce serait dommage de passer beaucoup de temps à entretenir une belle relation avec son chien pour ruiner une grosse partie du travail en une petite semaine où vous êtes présent(e) mais peu disponible !
Heureusement, il y a plusieurs choses très simples qui peuvent être faites pour que tout se passe au mieux et pour que votre poilu profite lui aussi de la joie ambiante !
– Quelques jours avant le début des festivités, installez-lui un 2ème panier dans un endroit un peu à l’écart et habituez-le à s’y rendre. Dans l’idéal ce sera un endroit où il peut voir sans être (trop) vu. S’il en ressent le besoin, il pourra s’y replier. Vous pouvez aussi préparer un coin dans une pièce retirée où le chien pourra se réfugier au calme s’il le désire.
– Les lieux de repos du chien doivent être respectés par tout le monde : Snoopy doit savoir que lorsqu’il s’y rend, personne ne viendra le déranger. Au besoin, on peut l’appeler si on souhaite avoir une interaction avec lui.
– Préparez à l’avance de bonnes activités masticatoires : vous pouvez fourrer et congeler des Kongs, acheter des sabots de veau, des os charnus… Mastiquer est très utile au chien et lui permet de se détendre. Aussi, quand il vous sollicitera au mauvais moment, vous aurez de quoi l’occuper
– Mettez-le en vacances éducatives. C’est le moment pour lui aussi de faire une pause dans vos séances d’entraînement si vous en faites.
– Ne négligez pas les balades avec votre chien sous prétexte de manque de temps. Il en aura encore plus besoin que d’habitude. Sortez-le et laissez le se défouler, courir, prendre les odeurs…
– Ce n’est pas parce que c’est la fête qu’il faut oublier les règles. N’accordez pas « pour une fois » ce qui est habituellement interdit (donner de la nourriture à table par exemple)
– Toutes les personnes présentes doivent être averties des règles existantes et il faut fermement leur demander de les respecter
– Soyez très attentifs aux enfants et ne les laissez jamais seuls avec le chien
– Laissez votre animal participer aux réjouissances le plus possible tout en le surveillant de près (nourriture sur la table, petits jouets qui traînent…)
– Ne pas le gronder s’il est plus en demande que d’habitude : répondre à son besoin par une attention particulière, une petite sortie impromptue, un jeu…
Il ne reste plus qu’à vous souhaiter de joyeuses fêtes à vous et à votre loulou !